Carnet de bord du 5 Novembre 2008

Adieu au pire Président de l’histoire des États-Unis.


Carnet de bord du 16 Septembre 2006 

Mes films préférés dans la saison cinématographique 2005/2006 :
L’enfant de J.P. e L. Dardenne
Match Point de W. Allen
A Prairie Home Companion de R. Altman
Where the truth lies de A. Egoyan
Don’t come knockin’ de W. Wenders
Oliver Twist de R. Polanski
Viva Zapatero! de S. Guzzanti


Carnet de bord du 20 Octobre 2005

La magistrature espagnole a émis un mandat d’arrêt international contre trois militaires des États-Unis impliqués dans le meurtre du journaliste José Couso, au mois d’Avril à Baghdad, quand un char s’assaut américain canonna l’Hôtel Palestine, logement de la presse internationale.
Mais, est-ce qu’il y a quelq’un qui se rappelle encore de Nicola Calipari? Étions-nous restés à l’expertise de la voiture de la part des spécialistes italiens contradisant la version des Américains?


Au cours de sa récente intervention à la F.A.O., Carlo Azeglio Ciampi a dit que seulement une société qui est malade peut dépenser des centaines de milliards en armements tandis que des million d’enfants meurent de faim.
À la fin quelqu’un qui a eu le courage de dire si manifestement et simplement cette évidente vérité.
Mais le vrai problème ne sont pas les guerres et les armements. La maladie de notre société s’appelle capitalisme. Les conflits, pas seulement ceux-là militaires, à qui servent-ils? Ils sont utiles à un système économique qui pour produire de la plus-value (et par conséquent de la  “richesse”, même si pour quelquesuns seulement) est obligé d’être en mouvement sans cesse, étant stimulé par n’importe quelles situations.
Une paix idéale dans le monde (dans le monde entier!) ne ferait qu’affaiblir l’économie de marché, qui doit utiliser tout moyen que possible (même si illicite) pour renflouer l’échange de capitaux.
Quand l’on dit que le capitalisme c’est le système économique qui a démontré de mieux fonctionner dans l’histoire en tant que apporteur de bien-être, on omet deux importantes spécifications :
a) on parle de bien-être dans le sens uniquement matériel
et
b) ce bien-être-là n’existe que pour certains, en réalité pour un petit pourcentage de toute la population mondiale.
Lorsque une puissance occidentale apporte “liberté”, “bien-être” et “économie de marché” dans une nation du Tiers-Monde, en effet elle dépouille ou exploite les ressources de ce pays-là, en laissant aux indigènes un manque d’organisation sociale bien souvent près du chaos, pour avoir en effet renversé en quelques jours un système social séculaire, pour dépassé qu’il soit à nos yeux.
Mais c’est évident: pour jouer au capitalisme il faut en connaître les règles depuis longtemps, et posséder d’innombrables capitaux à déplacer. Voilà ce que la nation occidentale fait au moment où elle donne “liberté” au malheureux pays du Tiers-Monde (auquel peut-être avait-elle vendu des armes jusq’au jour avant); au contraire, le malheureux pays n’a pas les moyens pour faire ça après sa “libération”.
Voilà le “fardeau de l’homme blanc” d’après Kipling.


Carnet de bord du 12 Septembre 2005

Mes films préférés dans la saison cinématographique 2004/2005
(une très mauvaise saison, en tout cas):

Saraband de I. Bergman
The Aviator de M. Scorsese
Land of plenty de W. Wenders
Le chiavi di casa de G. Amelio
The incredibles de B. Bird


Carnet de bord du 10 juin 2005

“Je sais, du monde et du reste aussi
je sais que tout s’écroule
mais le matin
quand les gens dorment
avec leur normale mauvaise humeur
il me faut peu,
parfois une petite lueur
un air déjà vécu
un paysage, ou je ne sais quoi

Et je vais bien, je vais bien comme
celui qui rêve
peut-être ça ne me convient pas
mais je vais bien, quelle honte

Je vais bien, exactement maintenant exactement ici
c’est pas ma faute si ça va comme ça.

C’est comme une allégresse illogique
dont je ne sais pas la raison
je ne sais pas qu’est-ce que c’est.

C’est comme si subitement
j’avais pris le droit
de vivre le présent.
Je vais bien...”

(Giorgio Gaber)


Confronte cette pensée de Spinoza (“Ethica”):

“La durée c’est la continuation indéfinie de l’existence”

avec ce vers de Peter Handke (“Chant à la durée”):

“voilà, la durée c’est la sensation de vivre”


L’importance de la mémoire. Les rythmes forcenés de la vie d’aujourd’hui, les mass-média et le triomphe de l’éphémère cherchent d’éliminer - au moins dans l’Occident - cette arme éthique formidable. Il ne s’agit pas seulement de rappeler pour ne pas répéter des erreurs anciennes: c’est grâce à la mémoire qu’on peut s’orienter et finalement accomplir des choix nouveaux.
Voilà pourquoi la tradition (dans son sens étymologique de “transmission”) est importante; voilà pourquoi les Classiques sont importants - parce qu’ils sont mémoire aussi.


Carnet de bord du 26 Juillet 2004

“Je me plaignais de ne pas avoir de chaussures, et je rencontrai un homme qui n’avait pas les pieds” (Proverbe chinois)

Mes films préférés dans la saison cinématographique 2003/2004:
Buongiorno, notte de M. Bellocchio
Dogville de L. von Trier
Vozvraschenie de A. Zvyagintsev
La meglio gioventù de M. T. Giordana
Zatoichi de T. Kitano
De fem benspaend de J. Leth e L. von Trier
Les invasions barbares de D. Arcand
Master and Commander de P. Weir

“Beaucoup d’entre mes Maîtres ne m’ont jamais connu, ils ne me choisirent pas comme disciple, ils étaient déjà morts quand je commençai, tout ce qu’ils avaient fait et écrit n’était pas adressé à moi. Ça est objectivement contrôlable, et pourtant il n’est pas vrai. Toute leur vie et toutes leurs actions ne furent que la rédaction d’un message énigmatique adressé exclusivement à moi. Je passe ma vie en essayant de déchiffrer ce message, qui s’est installé dans mon corps et dans mon âme, et qui les maintient en vie.” (Eugenio Barba)


Carnet de bord du 20 Mai 2004

Par des modalités diplomatiques pas dissemblables de la fuite du Vietnam il y a trente ans, l’O.N.U. ayant été appelée au secours exactement par ceux qui l’avaient passée par dessus il y a un an, la coalition anglo-américaine commence défiler de l’Iraq.
Il n’y a pas une ombre des armes d’extermination de masse (vous rappelez-vous? C’était là le prétexte officiel de la guerre), même pas l’ombre. En revanche tant de ruines, des milliers de morts, l’Iraq dans l’anarchie la plus totale.
L’économie américaine est stagnante. Bush c’est l’unique Président américain dont je me rappelle qui n’a pas réussi à remettre en branle l’économie non plus par une guerre. En revanche les scandales des tortures, et l’ombre de quelque chose pas clair derrière le 11 Septembre. Osama bin Laden qui a bon pied, bon oeil.
Une bonne chose en cette période longue et sombre: la défaite de Aznar. C’est réconfortant que la mauvaise foi, poussée au-déla de toute limite, se transforme en boomerang.
Et l’Iraq? Peut-être la seule solution à tenter serait-elle la restauration de Saddam Hussein. Ceux qui l’applaudissaient ont plus tard applaudi l’écroulement de sa statue et maintenant ils contestent les Américains; par conséquent peut-être seraient-ils de nouveau prêts à l’applaudir.


Carnet de bord du 12 Août 2003

Mes films préférés dans la saison cinématographique 2002/2003:
The pianist de R. Polanski
L’homme du train de P. Leconte
Gangs of New York de M. Scorsese
Minority Report de S. Spielberg
About Schmidt de A. Payne
Ma femme est une actrice de Y. Attal.

Si vous êtes intéressés à ma liste personnelle des 94 plus grands Maîtres du Cinéma, cliquez ici.
Le numéro 94 n’est pas casuel. Tout en considérant qu’il y a environ 80 metteurs en scène universellement reconnus comme les Auteurs les plus importants de l’Histoire du Cinéma, j’ai cherché d’y ajouter une vingtaine de noms, en prenant en considération mes goûts personnels tant que l’objective importance des noms considérés. J’ai cherché aussi de représenter dans cette liste les écoles cinématographiques différentes, ainsi que les genres et les provenances géographiques. Je n’ai pas réussi, en conscience, à atteindre le numéro 100. Ça c’est mieux: la liste reste ouverte...


Carnet de bord du 1 Mai 2003

Et alors: où sont-elles ces armes d’extermination de masse? (Il faudra les importer d’Amérique...)


Carnet de bord du 18 Mars 2003

“Celui qui peut tuer rend sérieuse toute comédie” (Paul Valéry)

Cinq bonnes raisons pour faire la guerre à l’Iraq:
1) La guerre en Afghanistan n’a pas suffi à remettre en branle l’économie américaine;
2) Continuer à entraver le développement politique et économique de l’Union Européenne (avant l’Afghanistan l’Euro se renforçait dangereusement sur le Dollar);
3) En cas de guerre, le prix du pétrole aurait une hausse considérable. Les États-Unis sont entre les producteurs de pétrole les plus importants dans le monde. Le Président Bush est soutenu par le lobby des grands pétroliers du Texas;
4) Après l’Afghanistan, contrÙler une autre région stratégique au sein de l’Islam qui s’obstine à résister à l’homologation américaine du monde;
5) Confirmer que seulement les États-Unis sont mûrs pour détenir des armes d’extermination de masse.

Jeu:
a) L’Iraq continue à soutenir de ne pas posséder d’armes d’extermination de masse; à defaut de manque de preuves incontestables les États-Unis se déclarent sûrs de leur existence, et d’après cela ils se pénètrent de l’autorité de faire la guerre à l’Iraq;
b) La Corée du Nord déclare d’avoir repris son propre programme nucléaire; elle renvoie les inspecteurs de l’agence atomique internationale, se déclare prête à employer la bombe atomique, effectue des tests fuséonautiques. Les États-Unis disent: “parlons-en avec calme et recherchons une solution diplomatique”.
Question: qu’est-ce qui cloche?

Pour mettre à genoux les Pays Arabes, il suffirait de faire de gros investissements pour le développement de sources d’énergie alternatives au pétrole, ce qui serait aussi une bonne diplomatie au point de vue écologique. Toutefois on créerait quelques difficultés au système industriel et capitaliste (reviens au point 3 des “Cinq bonnes raisons...” susdites).

Et ensuite: contentons à la fin Oriana Fallaci, la pauvre.


Carnet de bord du 11 Mai 2002



“...FRATERNITÉ - GOUVERNEMENT - SOLIDARITÉ - TOLÉRANCE - PACIFISME - etc! Jamais aucun autre temps ne fut comme celui-ci, si PARODIQUEMENT ÉTHIQUE! Et pour cela risiblement AMORAL!” (Carmelo Bene)


Les mots “tolérance” et “solidarité” supposent la supériorité de ceux qui “tolèrent” ou bien sont “solidaires” à l’égard de l’objet de leurs propres soins. Cela dévoile toute l’hypocrisie se cachant dans l’usage (et l’abus) de ces mots-là.


Si M. Le Pen était hors la loi, on l’aurait déjà déclaré hors-la-loi il y a longtemps. Si ce qu’il dit et qu’il fait c’est licite, alors on ne peut pas - dès que 20% des Français vote pour lui - lever les boucliers et appeler aux armes pour la défense de la démocratie en danger. Le problème n’est pas M. Le Pen: ce sont les gens qui votent pour lui. Maintenant que M. Chirac a gagné et que la tranquillité est revenue en Europe, tout va être “normal” comme avant, et le vrai problème va être refoulé ou de toute façon il ne va pas être analysé en profondeur, jusqu’au moment où se révèlera à nouveau. La fausse démocratie: tout le monde peut manifester son opinion, mais lorsque quelque chose ne marche pas bien, c’est “nous” qui déciderons ce qui est democratique.
Le meurtre de Fortuyn. Celui qui incite à la haine, peut être victime de la haine. La vraie démocratie: démocratie de la responsabilité - si j’exprime des idées folles, je ne peux pas me plaindre du geste d’un fou.


“L’industrie culturelle offre des produits convenant à tout les goûts, à la condition que l’on renonce au goût; elle prodigue toute forme de vitalité, à la condition que l’on renonce à la vie, toute forme d’activisme à la condition que l’on sacrifie son activité (...). On entre dans l’industrie culturelle pour avoir toute possibilité d’apparence, il suffit de renoncer à la substance, à la notion de réel et de faux (qui devient de plus en plus ardue à maintenir, grâce à la technique de la reproduction exacte)”. (E. Zolla, 1966)


Carnet de bord du 15 Novembre 2001

“Lorsque les hommes supérieurs entendent parler de la règle,
ils la mettent en pratique diligemment et habilement.
Lorsque les hommes moyens entendent parler de la règle,
elle sonne vague et incertaine.
Lorsque les hommes inférieurs entendent parler de la règle,
ils rient.
S’ils n’en riaient,
cela ne vaudrait pas la peine de la prendre comme règle.”
(De Dao Jing)



Douze livres que je porterais avec moi sur un astronef dirigé vers l’infini:

I Ching
L’Odyssée de Homère.
Le Cantique des Cantiques
La Divine Comédie de Dante.
Hamlet de William Shakespeare.
Tonio Kroeger de Thomas Mann.
Ulysses de James Joyce.
Le livre de l’intranquillité de Bernardo Soares de Fernando Pessoa.
Tractatus Logico-Philosophicus et Recherches philosophiques
de Ludwig Wittgenstein.
Lolita de Vladimir Nabokov.
La pute de la côte normande de Marguerite Duras.



“Je n’évolue pas, je voyage” (Fernando Pessoa)



Quand je lis ou j’entends des phrases concernant un artiste
comme la suivante:
“...de plus en plus aliéné (ou loin) de son public”,
je ne peux que ressentir de curiosité et de sympathie
pour la personne dont on parle
et qui pursuit son chemin créatif
s’en fichant justement des clichés et des répétitions
auxquels “son public” aimerait le condamner.


“Que chacun aille où il veut aller
Que chacun vieillisse comme il lui plaît,
Mais toi, ne me raconte pas
Qu’est-ce que la liberté” (Francesco Guccini)


Carnet de bord du 22 Avril 2001

“Lorsque la vie devient difficile à supporter, on pense de changer les situations. Mais le changement le plus important et le plus efficace, celui de notre comportement, ne vient tout à fait à notre esprit, et il n’est pas facile de décider de le réaliser.”
(Ludwig Wittgenstein)


Ma filmothèque idéale:

The cameraman, E. Sedgwick (1928).
Un chien andalou, L. Buñuel (1929).
City lights, C. Chaplin (1931).
Les enfants du paradis, M. Carné (1943/5).
The big sleep, H. Hawks (1946).
Smultronstället, I. Bergman (1957).
L’année dernière à Marienbad, A. Resnais (1961).
2001: a space Odissey, S. Kubrick (1968).
Morte a Venezia, L. Visconti (1971).
Ultimo tango a Parigi, B. Bertolucci (1972).
Pat Garrett & Billy the Kid, S. Peckinpah (1973).
Barry Lyndon, S. Kubrick (1975).
The Rocky Horror Picture show, J. Sharman (1975).
Annie Hall, W. Allen (1977).
Apocalypse now, F. F. Coppola (1979).
Love streams, J. Cassavetes (1984).
Der Himmel über Berlin, W. Wenders (1987).
Une historie de vent, J. Ivens (1988).
Morte di un matematico napoletano, M. Martone (1992).
The Truman show, P. Weir (1998).


Dans l’écriture chinoise ancienne, “le bonheur” est représenté par deux idéogrammes symbolisant un autel et deux mains levant un calice. Ça à signifier que le bonheur est en soi même une manifestation de gratitude pour ce qui nous est accordé.